La mémoire, le pardon et la justice réparatrice

December 12, 2019
Institut Protestant de Théologie

Salle 12
83 Boulevard Arago
Paris 75014
France

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Atelier des doctorants CRAL-EHESS/Fonds Ricœur 2019-2010 : « L’herméneutique face aux défis du contemporain »

Responsables

- Alessandro Colleoni (Fonds Ricœur ; Fondazione San Carlo – Modène)


- Francesca D’Alessandris (Fonds Ricœur/EHESS ; Fondazione San Carlo – Modène)

Présentation du séminaire

Troisième séance : jeudi 12 décembre 2019 - La mémoire, le pardon et la justice réparatrice

La séance aura lieu à l’Institut de théologie protestante (Salle 12), 83 bd Arago 75014 Paris et sera animée par Alessandro Colleoni et Francesca D’Alessandris, de 15h à 18h.


15h-15h30 Première intervention :

Intervenante : Maria Cristina Clorinda Vendra (Czech Academy of Sciences, Prague - EHESS, Paris)


Titre : « Paul Ricœur et l’enjeu de la mémoire collective : Au croisement de la phénoménologie sociale et de l’herméneutique »


Résumé : En reconnaissant l’importance accordée à toute réflexion contemporaine portant sur les sources du nouveau questionnement de la mémoire en philosophie et dans les sciences humaines, la réflexion que je développerai dans mon exposé naît de l’intérêt socio-phénoménologique sur la mémoire auquel s’attache Paul Ricœur dans sa dernière œuvre intitulée La Mémoire, l’Histoire, l’Oubli (2000). Cela prolonge de manière admirable ses études précédentes sur la narrativité et la connaissance historique. Plus précisément, je prendrai pour objet de mon analyse la notion de mémoire collective, dont je problématiserai le sens de ce concept au plan phénoménologique, et son rapport avec l’herméneutique vue comme une « revivification de la philosophie au contact des symboles ». La réflexion ricœurienne sur la mémoire confirme encore une fois, à mon avis, que la phénoménologie et l’herméneutique peuvent aller de pair. La mémoire collective peut être alors considérée une étape de la longue voie ricœurienne de l’herméneutique des symboles. Comprendre la mémoire collective veut dire, donc, s’engager dans une proposition de sens, laquelle est toujours aussi proposition d’un mode de vie, d’une façon d’agir dans le monde social avec les autres.

15h30-16h Deuxième intervention :

Intervenante : Monica Gorza (Sorbonne Université - Institut Polytechnique, Paris)

Titre : « La trace et l’archive. Jacques Derrida et l’horizon bio-esthétique de la mémoire »

Résumé : Mémoires d’aveugle, l’autoportrait et d’autres ruines (1990) est un texte rédigé par Jacques Derrida à l’occasion d’une exposition qui s’est tenue au Louvre, du 26 octobre 1990 au 21 janvier 1991, sur le dessin d’aveugle. Dans Mémoires d’aveugle, Derrida analyse de tableaux qui décrivent l’épisode biblique de Tobit pour ensuite revenir sur le problème de la mémoire. Parmi les aveugles de l'Ancien Testament, Tobit est le seul à expérimenter la guérison. Grâce à l’aide précieuse de l’ange Raphaël, gardien de la tradition juive, son fils Tobie lui rend la vue : la main de Tobie est en effet guidée par l’ange qui donne ses instructions en disant « bénissez Dieu, puis mettez par écrit tout ce qui vous est arrivé ». Il faut donc écrire, raconter, sans s’attarder sur les remerciements. La place névralgique accordée à la trace écrite est éloquente : l’ange attend en fait la rédaction d’une œuvre, précisément d’une archive, en mesure de témoigner d’une autre œuvre, invisible et miraculeuse. Dans le cadre de notre contribution, l’étude de cet épisode nous permettra de jeter une nouvelle lumière sur les notions de trace et d’archive dont Derrida fait usage pour esquisser l’horizon - esthétique ? biographique ? - de la mémoire.


16h00-16h15 Pause


16h15-16h45 Troisième intervention :

Intervenant : Adélaïde Gregorio Fins (Sorbonne Université, Paris – Université de Coimbra, Portugal)

Titre : « Justice reconstructrice : Paul Ricœur et la politique de la juste mémoire »


Résumé : Le XXème siècle témoigne d’un développement grandissant des mises en écriture de la mémoire individuelle et collective, engageant des réflexions directement liées aux questions de la mémoire, du témoin et de la narration, aussi bien fictionnelle qu’historique et philosophique. Cependant, nous assistons en France à des polémiques liées aux questions mémorielles, qui convoquent autant l’abus de mémoire que l’oubli de mémoire. D’où une querelle des mémoires, qui renvoie à ce que Pierre Nora nomme la « tyrannie de la mémoire », au moment où les pouvoirs politiques tentent de concilier le travail de mémoire par l’élaboration de normes juridiques. Seulement l’historien comme le juge sont des producteurs de récits communs qui ne peuvent pas se restreindre aux normes de l’objectivisme scientifique. C’est pourquoi nous interrogerons dans cette communication les enjeux de la juste mémoire à partir de l’œuvre de Paul Ricœur, La mémoire, l’histoire et l’oubli (2000), afin de comprendre en quoi le « travail de mémoire » contribue à la difficile réconciliation entre mémoires blessées. Perspective ricoeurienne de l’éthique de la responsabilité et de la cohésion sociale à l’égard des générations que nous ferons dialoguer avec la question de la justice reconstructive exposée de Jean-Marc Ferry dans son ouvrage Les puissances de l’expérience (1991).


16h45-17h30 Discussion

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