Justice sociale et nouveau monde du travail : une question technologique ou politique ?

January 23, 2020
Institut Protestant de Théologie

Salle 12
83 Boulevard Arago
Paris 75014
France

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Atelier des doctorants CRAL-EHESS/Fonds Ricœur 2019-2010 : « L’herméneutique face aux défis du contemporain »

Présentation du séminaire

Quatrième séance - Jeudi 23 janvier 2020 -Justice sociale et nouveau monde du travail : une question technologique ou politique ?

La séance aura lieu à l’Institut de théologie protestante (Salle 12), 83 bd Arago 75014 Paris (10h30-13h15) et sera animé par Alessandro Colleoni et Francesca D’Alessandris.

10h30-11h00 Première intervention :

Intervenant : Paolo Furia (Université de Turin)

Titre : « Herméneutique philosophique et justice sociale : un lien sous-estimé»

Résumé : En règle générale, la justice sociale a été ignorée par l’herméneutique philosophique. Il s’agit tout probablement d’une ignorance programmatique qui s’appuie sur la distinction entre herméneutique et théorie critique. En revanche, Ricœur a montré dans Herméneutique et critique des idéologies que cette division entre herméneutique et critique peut être dépassée grâce à la découverte d’une articulation supérieure.  C’est sur le fond méthodologique d’une herméneutique critique que la thématique de la justice sociale va se greffer dans la philosophie ricœrienne plus mature, dans Soi-même comme un autre et Parcours de la reconnaissance.
L’ouvrage de Ricoeur nous propose au moins deux voies pour rejoindre la thématique de la justice sociale à partir d’une approche herméneutique. La première que nous allons discuter est l’inclusion des institutions justes dans la constitution même de la visée éthique, dans le sens aristotélicien di terme. La seconde voie est au cœur de l’entrelacement entre reconnaissance théorique et reconnaissance du soi et autrui. Reconnaître autrui ne se borne pas uniquement à lui identifier, mais consiste dans le dégagement de ses possibilités d’épanouissement personnel et d’affirmation en tant que personne. Ce qui n’est évidemment pas possible hors d’un cadre de justice sociale. La question de la justice sociale, donc, se pose dans le cœur de la constitution du sujet humain, en tant que sujet destiné à la reconnaissance.

11h30-12h Deuxième intervention :

Intervenant : Emmanuel Charreau (Centre de Théorie Politique, Université Libre de Bruxelles)

Titre : « Penser les subjectivités avec La Boétie : une herméneutique contemporaine du Discours de la servitude volontaire»

Résumé : Le Discours de la servitude volontaire d’Etienne de La Boétie est un classique méconnu de la pensée politique et éthique moderne. Sans perdre son aura subversive, cette œuvre ambiguë̈ s’est enrichie de nombreuses interprétations au gré́ des époques et des luttes de libération : révolution française, lutte ouvrière, résistance contre le nazisme, etc.
À partir des herméneutiques de ce texte données par Claude Lefort et Alain Mahé (récipiendaire du prix Paul Ricoeur en 2015), lesquelles développent une réflexion sur le rapport entre le lecteur et l’auteur et l’œuvre et la société, nous proposons de réfléchir à la fécondité́ du Discours sous l’angle de la fabrique des subjectivités contemporaines. Si La Boétie a permis à Lefort de penser plusieurs formes de servitude volontaire (monarchique, totalitaire, démocratique), ce dernier a peu fait cas de la servitude dite « néolibérale ». Cette forme contemporaine de servitude volontaire a été́ récemment conceptualisée par Emmanuel Renault, à partir de La Boétie et dans le cadre plus général d’une théorie de la reconnaissance inspirée d’Axel Honneth.
Notre réflexion sur la fécondité́ du Discours prendra donc la forme d’une confrontation entre les lectures de La Boétie proposées par Lefort et Renault, lesquelles proposent des voies d’émancipations différentes car ils opèrent à partir de conceptualisations différentes de la justice, de la politique et de l’éthique.

12h00-12h15 Pause

12h15-12h45 Troisième intervention :

Intervenante : Urszula Zbrzeźniak (University of Warsaw)

Titre : « Beyond the Weak Messianism? »

Résumé : This paper will address the main issue concerning the possibility of constructing a normative basis for contemporary democratic societies and future democratic politics.
The diagnosis of the progressive crumbling of the normative foundations of contemporary societies appeared for the first time on the works of the Frankfurt School. One of the worrying results of such an approach is the impossibility to provide a strong legitimisation for the ethical, as well as political, projects or programs. A similar result is conceptualised by Gianni Vattimo as the “weak thought”, which refers to the formula of “weak messianism” introduced by Benjamin. The idea permeates also Derrida’s late works, where he develops the concept of the “messianism without messianism”.
Within present-day continental philosophy, there is another current which, in contrast to the mentioned above, creates the ethics stemming from some form of ontological thought (Deleuze, Negri, Hardt).
The conflict between these two approaches encourage us to wonder whether we are doomed to this insolvable tension between the historical and ontological perspective, or we could construct a point of view able to combine, both, the deeper insight into the history, and the legitimisation of ethics. We will suggest that, perhaps, adopting the hermeneutical point of view might be helpful in overcoming, both, the tradition of weak ethics and the lack of historical depth of the contemporary ontological tradition.

12h45-13h15 Discussion

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